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La nouvelle entreprise à vocation sociale

C’est au cœur de l’entreprise et de l’organisation que la société peut trouver les ressorts d’un nouveau contrat social. Encore faut-il oser et agir pour bien vivre « l’impermanence » qui caractérise cette période que nous vivons, remplie d’incertitudes certes, mais qui ouvre pour les plus optimistes un champ d’opportunités favorable à l’écriture d’une nouvelle ère.

La cohésion, la solidarité, le sens et la responsabilité sont les premiers fondements d’un mouvement de progrès que nous cultivons dans nos entreprises. Des fondements utiles et justes pour aussi faire le bien au sein de la cité. C’est ainsi, avec une certaine audace et dose de courage, que le mouvement The Good Company, pour des organisations agiles et performantes où il fait bon vivre, impulsera un renouveau dans le mode de fonctionnement de notre société.

Ce n’est pas un leurre ni une utopie, c’est une dynamique que les entrepreneurs et dirigeants d’entreprise, mais également tous les salariés, ont la responsabilité d’impulser. Oser faire appel à l’intelligence collective et solliciter le pouvoir de la bienveillance sont les moyens de renforcer des liens sociaux en déliquescence.

Créer des espaces d’échanges ouverts sur des thématiques sociétales aidera chacune des personnes bien pensantes à se retrouver dans le collectif et le mouvement afin de créer les contours d’un nouveau contrat social. Sur ce terreau fertile, il est possible de tracer les sillons prêts à être ensemencés par des idées nouvelles qui germeront grâce à l’expression de chacun et au partage de points de vue.

Il n’y a pas un seul sillon, comme il n’y a pas de chemin unique, pas plus de pensée unique ou universelle. La richesse est dans la complémentarité et la volonté d’agir ensemble en dépassant les croyances, les conformismes des systèmes en place et les jeux de pouvoir sclérosants.

Il n’est pas difficile de préparer et d’animer des espaces de concertation dans tous les endroits de vie collective. Ces espaces existent, ils sont dans toutes les organisations, dans toutes les entreprises publiques ou privées, dans toutes les associations, partout où il y a une communauté d’individus. Ils pourront se prolonger dans des espaces publics après un premier temps de mobilisation, de « concernement » et d’acculturation autour de la concertation.

C’est la volonté d’agir communément dans ce sens qui donnera la force au mouvement avec l’objectif de fertiliser le champ social.

Des communautés équilibrées, d’individus œuvrant pour le bien commun, pourront ainsi émerger, tout comme des entreprises « socialisantes » dans le sens où elles seraient réellement et totalement engagées dans leurs responsabilités sociales à l’échelle des territoires et de l’humanité.

Cette nouvelle forme d’entreprise verra le jour comme un vecteur de cohésion et de progrès. Créatrice de richesses utiles à la société, elle jouera à nouveau son rôle d’ascenseur social grâce à des groupes toujours plus grands d’individus qui agiront de manière juste, utile et pour l’intérêt commun.

Si nous voulons cela, nous devons nous en donner les moyens. Ils tiennent simplement à notre volonté, à notre responsabilité et au sens que nous voulons donner à notre vie.

Lutter contre l’acrasie et faire confiance à notre intuition et à notre jugement de la société actuelle est profondément complexe. Mais si nos ressentiments, nos inquiétudes et nos souffrances se combinent avec notre altruisme, alors nous pourrons voir cette lueur d’espoir en donnant du sens à notre vie dans une cause humaniste.

Il ne s’agit pas de convaincre mais d’agir pour nous réunir, nous écouter et nous concerter. Nous réunir pour révéler le sentiment collectif qui prédomine et prendre conscience de nos émotions communes.

Quelques inspirateurs et animateurs pourraient alimenter nos réflexions et nos échanges dans un sens progressiste. Abandonner toutes idées préconçues parce que nul ne sait quelles sont les propositions qui émergeront. Chassons également ces à priori considérant qu’il est impossible de définir en collectif un chemin consensuel.

Nous pouvons aller au-delà de nos différences et les accepter si nous encourageons la masse silencieuse à s’exprimer. La majorité des individus veut le bien pour l’humanité, seules les postures, quelques minorités et les groupes extrémistes cherchent à servir leurs intérêts et idées égoïstes.

Alors, en donnant l’opportunité à la majorité des hommes de prendre en main leur destinée en participant à la co construction de leur avenir, l’adhésion au mouvement progressiste sera plus forte et dépassera toutes les résistances.

Travaillons sur notre identité, sur notre culture et sur nos valeurs en écrivant notre histoire pour vivre notre futur.

À l’échelle d’une organisation, d’une Cité, d’un territoire et d’une nation, mobilisons toutes les forces vives qui souhaitent transformer le monde en un monde meilleur. L’entreprise socialement bienveillante doit être le levier d’action du mouvement.

Ceci est donc un appel à tous les dirigeants, à tous les politiques et à tous les citoyens pour impulser le mouvement The Good Company porteur d’une grande transformation concertée avec la mise en place de véritables tiers lieux de concertation à vocation sociale dans nos territoires sur des bases et des principes nouveaux. C’est aussi un appel à tous ceux qui peuvent être à l’initiative de concertations et qui oseront. Inspirons-nous, rassemblons-nous et soutenons-nous.

Pour tout cela, le réseau social de concertation Colidée est à disposition. Ce n’est pas un outil digital, c’est un catalyseur, un
fédérateur, un inspirateur, un espace de partage et de co construction et, plus encore, c’est un espace progressiste d’acculturation pour apprendre à coopérer à une échelle jamais atteinte. Devenir colideur, c’est un acte volontaire qui demande
de l’engagement, de la réflexion et de l’action pour aller dans le sens du bien commun. Personne n’en est exclue, seules les idées préconçues et aliénantes empêcheront les plus faibles ou les plus assurés d’entrer dans un mouvement dont nous avons besoin pour préserver l’écologie humaine.

L’entreprise à vocation sociale agissant avec bienveillance est une entreprise à l’échelle humaine qui est ancrée dans la réalité économique et sociale de son territoire. Pour elle, faire grandir son territoire et le respecter représentent des valeurs non négociables.

Dans ce mouvement, la démocratie prendra une nouvelle dimension, en relais de l’action sociale de l’entreprise,  avec plus de sens et une meilleure acculturation du peuple. Le vote portera sur des idées portées par le peuple pour le peuple. Le politique sera le garant de la mise en œuvre des orientations choisis par son peuple. Ce n’est pas simpliste, c’est juste réaliste. Ce n’est pas impossible, c’est juste possible. Parce que demain se gagne aujourd’hui, ayons confiance en l’humanité et en l’Homme, ayons confiance en sa capacité d’oser, d’agir et de réussir. Ayons confiance en nous et en nos talents pour faire de notre rêve une réalité !

Beaucoup douteront comme nous avons toujours douté des grands changements qui venaient bousculer les systèmes en place. Pourtant les conflits, les révolutions et les crises jalonnent notre histoire comme des alertes répétées. Mais rien n’est jamais pareil.

Une situation, une époque, un système, une société ne peuvent être comparés les uns aux autres. Comme une entreprise ne peut être comparée à une autre. Ce sacro-saint principe de la différence et de la singularité aveugle encore trop souvent ceux qui ont le contrôle au moment de l’émergence des difficultés. Ce fût le cas lors de la crise de 2008. Maurice Allais, prix Nobel d’économie en 1988, s’était fait l’augure de cette crise sans parvenir à se faire entendre. Il s’inquièterait probablement de l’évolution actuelle des marchés qui s’engouffrent dans le même champ spéculatif. Il y a parfois des personnes ou
des groupes de personnes qui pensent différemment et osent sortir des conformismes sans pour autant avoir une âme de révolutionnaire. Non, simplement ils envisagent une nouvelle voie qui leur semble plus équilibrée pour l’humanité. Une façon de faire évoluer en profondeur des systèmes établis qui ont du mal à suivre l’évolution de nos sociétés.

Beaucoup douteront parce que l’enjeu et la tâche dépassent totalement l’individu que nous sommes et les responsabilités que nous nous donnons. Pourtant, les grands changements ont été lancés sous l’impulsion de petits groupes comme les révolutions. C’est un évènement, c’est une rencontre ou c’est une action individuelle ou d’un petit groupe qui peut avoir rendez-vous avec l’histoire. Cela suit le conseil de Vicktor Frankl, professeur de neurologie et psychiatrie, à ses élèves : « ne visez pas le succès. Car on ne peut pas poursuivre le succès, pas plus qu’on ne peut poursuivre le bonheur. Ils ne sont que des effets secondaires du dévouement que l’on manifeste pour une cause plus grande que soi-même ou qu’une autre personne. Le bonheur, comme le succès, arrive quand on ne s’y attend pas. Écoutez ce que votre conscience vous dicte et agissez au meilleur de votre connaissance. Alors vous verrez qu’à la longue le succès vous viendra précisément parce que vous n’y pensiez pas. »

Alors si nous voulons prévenir un effondrement de notre société ou de quelques-uns des systèmes en place, si nous voulons éviter une crise profonde, le repli des peuples sur eux-mêmes ou la radicalisation de certains, il faudra bien nous décider à agir ensemble avec bienveillance.

Chacun peut s’engager pour des raisons et motivations différentes dans le mouvement The Good Company.
Chacun peut s’engager dans l’émergence d’entreprises socialement bienveillantes.
Chacun peut s’engager dans des concertations thématiques sur Colidée.
Chacun peut s’engager dans l’avènement d’un nouveau contrat social.

Thierry Pédeloup